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19 août 2013

STOP EVENEMENT!!!!!

Bonjour, Le 26 Septembre, rencontre avec la romancière Toulousaine Pascale Marie QUIVIGER autour de son roman CÉRÉMONIE ASSASSINE au café littéraire LA MAISON BLANCHE Place Arnaud Bernard, 31000 Toulouse à PARTIR DE 20H. Cette animation aura essentiellement...
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23 août 2013

Extrait du livre

Afin de vous mettre l'eau à la bouche, voici un extrait de mon roman:

 

L'imposant commissaire Delgado était sur des charbons ardents. Il ne savait comment exposer la situation sans risquer de froisser le prochain candidat aux élections présidentielles. Jusqu’à présent, Morales s’était montré patient et courtois mais il commençait à montrer des signes d’exaspération:

"- Monsieur le Sénateur, je comprends tout à fait votre inquiétude mais les jeunes changent si vite à cet âge là. Peut-être a-t-elle décidé que c’était superflu et qu'elle aurait toujours l'occasion de s'acheter de nouveaux vêtements. Peut-être aussi cela ne fait-il plus partie de ses priorités."

Les mains délicates du Sénateur s’étaient mises légèrement à trembler et sa mâchoire carrée était crispée. Son visage semblait calme mais l' intonation de sa voix se fit légèrement menaçante:

"- J'ai aussi vérifié la petite boîte où elle garde son argent de poche. Tout est là. Alors que comptez-vous faire concrètement?"

Le gros policier soupira. La procédure normale voulait qu'on attende quarante-huit heures pour entamer des recherches mais en l’occurrence, il ne s'agissait pas d'une situation normale. Il prit un formulaire dans le second tiroir et un stylo:

"- Quand l'avez-vous vue pour la dernière fois?

- Hier soir. Nous avons dîné ensemble et vers 22h, je l'ai moi-même accompagnée chez son amie Laeticia Garcia qui habite le quartier de Santiago. Ça lui arrive assez fréquemment d'aller dormir chez elle. Elles devaient ensuite partir toutes les deux au lycée. Lucia finit ses cours à 15h. Mais lorsque mon chauffeur est allé la chercher, elle n’était pas là. J'ai bien entendu téléphoné à Laeticia. Elle se souvient l'avoir quittée aux environs de 8h dans la cour du lycée. Après ça, plus rien.

- Mais vous m'aviez bien dit qu'elles étaient dans la même classe ?

- Pour les cours généraux oui. Mais ce matin, la première heure était consacrée aux langues étrangères. Laeticia était en cours d'Anglais. Quant à Lucia, je lui avais conseillé d'apprendre plutôt le Français. J'ai appelé tous ses professeurs. Personne ne l'a vue aujourd'hui au lycée".

"- Hormis son amie Laeticia" nota Delgado. Il avait eu trois filles et il savait par expérience que les meilleures amies de ses filles étaient le plus souvent de parfaits alibis.

Morales avait sorti une photo de son portefeuille et l'avait posée sur le bureau. Une jeune fille ravissante souriait devant l'objectif avec le charme naturel propre à sa jeunesse et à son insouciance. En arrière-plan, Delgado crut reconnaître les Pyramides de Chichen Itza.

"- Cette photo date de trois mois. Nous étions partis un week-end rien que tous les deux. "

Le commissaire glissa la photo dans une chemise cartonnée. Dès que le Sénateur aurait quitté son bureau, il lancerait officiellement un avis de recherches sur la personne de Lucia Morales mais en attendant, il se voulait rassurant:

"- Je dirais que pour l'instant, la situation n'est pas alarmante. Rentrez chez vous. Je vous promets que nous allons tout mettre en œuvre pour vous ramener votre fille au plus vite."

Lorsque le Sénateur fut parti, Degado reprit le formulaire et y agrafa la photo de Lucia. Pendant tout l'entretien, il était resté optimiste. Ce ne serait pas la première gamine qui sèche ses cours ou qui fait une fugue. Pourtant, à présent, il ne se sentait pas aussi sûr de lui. Cette histoire avec son amie ne lui plaisait pas. Il décida de passer à la vitesse supérieure et convoqua ses hommes dans la salle de réunion.

Lutherio Morales était revenu dans son immense demeure située à dix kilomètres de Mérida, plus désespéré et impuissant que jamais. Il avait filé directement dans la chambre de sa fille mais rien n'avait changé et elle n’était toujours pas là. Il s’arrêta un moment devant un cadre qui la représentait à l’âge de onze ans dans les bras de Dorotha et se mit à pleurer. Un bruit soudain dans la chambre à côté le ramena brutalement à la réalité. Angela! Il essuya ses larmes et descendit rapidement dans son bureau où il s'enferma à clé. Il se versa une grande rasade de bourbon, l'avala d'une traite et se resservit.

 

Comme tous les lundis, César Ruvalcaba se leva de très bonne heure. Après avoir pris une douche froide, il enfila un jean, son tee-shirt rouge porte-bonheur et une paire de tennis. C'était une sorte de rituel qu'il s’était imposé chaque lundi avant d'aller chercher le nouveau groupe de touristes qu'il accompagnerait pendant trois jours. Avant de partir, il lança un dernier coup d’œil à la brochure explicative de l'Agence "Maravilloso Mexico" pour laquelle il travaillait depuis deux ans. Il était prévu qu’il récupère une dizaine d'Anglais devant le bureau de l'agence à huit heures. De là, un bus, conduit par son fidèle compagnon Roberto les emmènerait sur le site de Xochitl . Il y avait cent vingt kilomètres à parcourir, ce qui lui laissait aisément le temps de leur expliquer ce qu’ils allaient visiter, combien ils devraient payer pour prendre des photos et à quelle heure était prévu le déjeuner. Depuis qu'il exerçait ce boulot, César était sûr d‘une chose. Peu importait la nationalité des touristes ou l'endroit qu'ils visitaient, l'heure du déjeuner était toujours leur préoccupation la plus importante. Irrité au début, il avait fini par accepter cet état de fait et prenait soin à chaque sortie de réserver le restaurant le plus proche. Mais aujourd'hui, il se félicitait de deux choses. La première était qu'il aimait plus particulièrement travailler avec des Anglais car ils laissaient de très gros pourboires. La seconde était qu'il allait pouvoir retrouver son amie Zia sur le site de Xochitl. En très peu de temps, il s'était forgé une solide réputation dans son domaine. Les cultures Mayas et Aztèques n'ayant pas de secrets pour lui  il était de plus en plus en plus sollicité par de grands tours opérators qui l'envoyaient le plus souvent sur des sites connus comme Uxmal ou Chichen Itza. De plus, c'était un conteur remarquable et les groupes qui avaient loué ses services se souvenaient encore des mythes et légendes qui se rattachaient à ces Civilisations.

A huit heures pile, il faisait connaissance avec ses nouveaux compagnons de route. Tandis qu'ils les comptait pendant qu'ils montaient dans le car, il remarqua que quelques femmes d'un certain âge et non accompagnées n'étaient pas insensibles à son charme. Il avait un côté séducteur qui ne lui déplaisait pas surtout si cela contribuait à gonfler ses pourboires. Une fois tout le monde installé, il prit place sur le siège près de Roberto et manipula le micro pour s'assurer qu'il fonctionnait correctement.

"- Bonjour, je m'appelle César et je serais votre guide pour les trois jours à venir. Pour nous conduire un peu partout dans le Yucatán, je vous présente votre chauffeur Roberto. Voici le programme de notre journée. Tout d'abord, nous allons nous rendre dans un des hauts-lieux de la culture Maya, le site archéologique de Xochitl qui se trouve à deux heures d'ici environ. Sur place, je vous ferais mieux connaître les Pyramides et les différents temples qui composent cet endroit magique. La visite durera deux heures. Puis nous nous arrêterons dans un restaurant typiquement mexicain où vous goûterez les meilleurs tacos à la viande de la région. Pour les plus téméraires, il y aura aussi des sauterelles grillées au menu. Vers quinze heures, nous reprendrons la route pour Mérida et nous vous déposerons devant le Sheraton où vous aurez tout le temps de vous reposer avant le spectacle de danse folklorique qui vous sera proposé à vingt et une heure dans la grande salle de spectacle de l’hôtel. Si vous avez des questions, n’hésitez pas. Je suis là pour ça."

Après avoir répondu à quelques questions d'ordre pratique, l'autobus démarra. Une fois le trafic redevenu calme, César se leva et reprit son micro:

"- Maintenant, je vais vous raconter la terrible histoire selon laquelle depuis des siècles, plane sur le Site de Xochitl une redoutable malédiction. En effet, l'un des temples que nous allons visiter a été érigé en l'honneur du Dieu des Ténèbres Hatloc et la légende veut que ce Dieu cruel et sanguinaire tue toute personne qui ose pénétrer sur le Site à la nuit tombée...

 

Zia se réveilla tôt à cause du soleil. Elle s’étira comme une chatte et se replongea avec délices dans les draps frais. Mais au bout de cinq minutes, sa mauvaise conscience l'obligea à se lever. Elle aurait du déjà se trouver au travail mais la veille, toute à la joie d'avoir retrouvé son ami, elle avait décidé de rester un peu plus à San Pedro. De plus, elle adorait la pension de famille Mayari. C’était une petite maison d'un étage construite en carré autour d'un patio fleuri et ombragé. Il n’y avait que quatre chambres, chacune équipée d'une petite salle de douche. C’était propre, coquet et typique du Yucatán. Sur les murs étaient accrochées des représentations de la vie quotidienne des Mayas à l’époque de leur apogée. Zia s'extirpa du lit avec une grimace et la douche glacée finit de la réveiller complètement. Après avoir enfilé un survêtement gris clair elle descendit dans la salle à manger. La maîtresse de maison était déjà levée et une délicieuse odeur de café frais flottait dans l'air.

"- Hola señorita Zia. Bien dormi j’espère. Je savais que vous deviez partir tôt alors je vous ai déjà préparé votre petit-déjeuner. Un grand café bien noir, un jus de papaye pressée et je vous recommande mes sablés faits maison."

A peine sortie de la maison, Zia regretta d'avoir choisi de porter un survêtement. Il faisait une chaleur insupportable et de grosses perles de sueur perlaient sur son front et collaient ses mèches rebelles sur ses tempes. Elle se dirigea vers le bureau de police et constata avec joie que Pablo était déjà là. Il avait les traits tirés et paraissait préoccupé mais son visage s’éclaira lorsqu'il la vit:

" Bonjour Zia. Je constate que vous êtes toujours aussi matinale. Vous prendrez bien un café? Je viens tout juste de le faire.

- Bonjour Pablo. Volontiers. Je me sens en pleine forme pour affronter ma première journée de boulot et vous?

Depuis leur première rencontre, ils se vouvoyaient. Elle pressentait que si un jour ce n’était plus le cas, ils briseraient la frontière qui ne ferait plus d'eux de simples amis mais entraînerait leur relation dans une voie sans issue. Elle ne pouvait nier le fait que Pablo lui plaisait et elle savait que c’était réciproque mais il était marié et elle n’était que de passage. Selon un accord tacite et inavoué, ils se contentaient tout simplement d’être heureux quand ils étaient ensemble.

"- Vous ne pouvez vraiment pas rester quelques jours de plus parmi nous? Vous savez, ça fait des siècles que Xochitl existe. Il peut bien encore attendre quelques jours.

- Non Pablo, il faut vraiment que je parte ce matin mais je vous promets que je resterais ici quelques jours lorsque j'aurais fini mes recherches avant de regagner Paris. Et puis, si je vous manque trop, vous pouvez toujours venir me rendre visite sur mon lieu de travail."

Au moment même où les mots sortaient de sa bouche, elle sut qu'elle était allée trop loin. D'un naturel spontané, il lui arrivait trop souvent de laisser parler ses émotions sans réfléchir aux conséquences. Elle n'avait plus qu'à espérer qu'il n'ait pas relevé le sous-entendu.

"- C'est d'accord. Dès que la délinquance aura diminuée de moitié et lorsque j'aurais démantelé le trafic d'armes, je passerais vous voir."

Elle sourit. C’était aussi une des raisons pour lesquelles il lui plaisait. Il savait comment elle fonctionnait et, mieux que quiconque savait comment s'y prendre avec elle. Elle finit rapidement son café et se prépara à partir. Il s'approcha d'elle et la serra très fort contre lui. Il aimait tellement la douceur de sa peau et l'odeur de ses cheveux. D'abord réticente, Zia se laissa peu à peu envahir par le sentiment de bien-être que lui offraient les bras puissants de son ami. Il fut le premier à se détacher d'elle.

"- Bonne chance et revenez-nous vite avec plein de nouveaux trésors."

Une dernière fois, elle vérifia qu'elle avait tout son matériel dans le coffre et se mit au volant de la voiture de location et prit le chemin de Xochitl. Dans une demi-heure, elle serait dans son élément et ne penserait plus à lui.

 

Quand ils arrivèrent à destination, le parking était désert. Xochitl n’était pas un Site très connu et César se félicita d’être seul avec son groupe. C’était une vraie plaie d'essayer d'expliquer la magie des monuments lorsque des centaines de personnes de langue différente s'agitaient et criaient autour de vous. Il fit descendre un à un les touristes en les recomptant. C’était devenu un automatisme depuis le jour où, sur le Zocalo de Mexico, il avait failli perdre une octogénaire qui s’était éloignée du groupe. Après avoir sommairement expliqué la configuration du site, il se mit en route vers la Grande Pyramide, suivi consciencieusement par les vacanciers. Il commençait toujours l’itinéraire par cet élément central de la cité avant de continuer par le terrain de Jeu de Balle. La Pyramide, haute d'une vingtaine de mètres élevait ses sept gradins sur quarante-cinq mètres de côté. Quatre escaliers convergeaient vers le "Temple des Guerriers" qui domine toute la cité. Alors qu'il arrivait juste en bas du monument, César buta contre une masse informe. A première vue, il ne s'agissait que d'une vieille couverture sale. Le jeune guide jura entre ses dents. Ce n’était pas la première fois qu'il rencontrait ce genre de détritus sur le site. Peu fréquenté, il servait souvent de lieu de rencontre pour des amours cachés. Une fois, il y avait même découvert des préservatifs usagés. Ecoeuré, il se pencha pour la soulever et brusquement recula d'un pas en apercevant deux jambes nues. Il laissa retomber le linge sale et porta instinctivement sa main devant la bouche pour contenir la nausée qui lui montait aux lèvres. Le petit groupe derrière lui commençait à s'impatienter et à manifester des signes alarmants de curiosité. Il ferma les yeux et respira très fort en essayant de reprendre ses esprits. Il fallait éviter à tout prix que les Anglais assistent à ce spectacle. Il se tourna vers eux en adoptant le comportement le plus naturel possible au vu des circonstances:

"- Mesdames, Messieurs, je suis vraiment désolé mais j'ai fait une erreur stupide et impardonnable. J'avais complètement oublié que le Site est actuellement en rénovation, donc impraticable et dangereux. Il nous sera donc impossible de le visiter aujourd'hui. Si vous voulez bien retourner à l'autobus. J'arrive dans un petit moment."

Il dut essuyer les protestations habituelles du client mécontent mais à son grand soulagement, le petit groupe s’éloigna peu à peu de l'endroit du drame. Resté seul, il s'abaissa de nouveau et découvrit le visage d'un cadavre. Il s'agissait d'une très jeune fille. Les yeux fixes et la bouche encore ouverte sur un cri resté muet, elle lui semblait encore terrorisée. Le visage lui était familier mais il n'aurait su dire où il l'avait déjà vue. Elle paraissait complètement nue et la première idée qui lui traversa l'esprit était qu'elle avait été violée mais quand il abaissa complètement la couverture, il ne put réprimer un cri d'horreur.

21 août 2013

DEDICACE

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Mots de tête
  • Je me permets de vous présenter mon premier roman policier CÉRÉMONIE ASSASSINE, paru aux Éditions les 2 Encres. Je serais ravie de vous faire partager mon écriture et je reste ouverte à toutes les critiques qui seront, j'en suis certaine, constructives.
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